Histoires de mobilité – Episode n°2 avec Hervé Guignand
De la production à la Supply Chain Cluster : un parcours guidé par la curiosité et l’engagement
Peux-tu nous raconter ton parcours depuis ton arrivée dans l’entreprise ?
Je suis arrivé en 1995 comme intérimaire en production. Embauché en 1996 grâce à un programme favorisant l’intégration des jeunes, j’ai travaillé trois ans en faction dans les secteurs Assemblage, Contrecollage et Impression.
Puis, j’ai eu l’opportunité de participer à un plan d’amélioration continue, ce qui m’a permis de découvrir la logistique via les inventaires et le suivi de production. J’ai ensuite intégré le service Planification/Ordonnancement, où j’ai évolué jusqu’en 2008.
Cette année-là, j’ai rejoint l’équipe Lean de Rochechouart pour cinq années marquées par une forte intensité d’apprentissages à tous niveaux, de l’humain à la stratégie. J’y ai appris la rigueur et la notion de « rôle modèle » ou d’exemplarité, le respect des engagements et développé mon positionnement transversal. En parallèle de mon activité professionnelle, j’ai pu réaliser une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et ai ainsi pu valider un Bac + 2 (BTS).
En 2012, j’ai pris mes premières responsabilités managériales, période humainement forte auprès d’une équipe de 15 personnes avec un périmètre large allant des approvisionnements aux expéditions.
En 2017, après une mission de 7 mois à Fegersheim en 2014/2015, j’ai accepté le poste de Responsable Supply Chain sur site, et suis devenu cadre en 2019. J’ai participé à l’évolution du site dans l’accompagnement de ses clients et de leurs croissances, poursuivi la structuration du service tout en m’appuyant sur l’humain au quotidien. J’ai également piloté le Plan d’Avenir de l’usine de 2022 à 2024.
En 2024, j’ai franchi une nouvelle étape en devenant Responsable Supply Chain du Cluster, un rôle transverse qui me permet de mettre à disposition mon expérience, ma boîte à outils, et ma croyance en le collectif.
Qu’est-ce qui t’a motivé à changer de poste ou de département ?
Ce n’est pas le poste en lui-même qui m’a attiré, mais le besoin de mouvement. Je suis curieux, je n’aime pas l’immobilisme. J’avais envie de continuer à apprendre, de rester stimulé.
Changer, c’est aussi prendre des risques — professionnels, personnels, familiaux. Mais je crois que le plus grand risque, c’est de ne rien faire. J’avais besoin de ce mouvement pour rester engagé et éclairé dans mon travail.
Comment ce changement s’inscrit-il dans ton projet professionnel ?
Je n’ai jamais eu de plan de carrière tracé. Je préfère vivre l’instant présent. Depuis que j’ai découvert le Lean, j’ai été attiré par les projets transverses et les interactions entre fonctions.
Ce poste correspond exactement à ce que j’exprimais dans mes entretiens annuels depuis plusieurs années. Je suis là où je souhaitais aller, même si je ne l’avais pas formalisé comme un objectif.
Je suis volontaire, disponible, et j’ai toujours saisi les opportunités qui se présentaient. Ce cheminement, bien que non linéaire, m’a permis de construire une boîte à outils solide, nourrie par l’expérience terrain et les échanges avec des collègues compétents.
Y a-t-il une compétence ou une qualité que tu as particulièrement développée ?
Avec l’âge vient la sagesse… ou du moins le calme et le recul. J’ai appris à mieux cloisonner, à garder mon énergie pour les bons sujets.
J’ai développé une posture, une stature, liée à l’exemplarité. On ne peut pas demander aux autres ce qu’on ne s’applique pas à soi-même.
J’ai aussi renforcé mes capacités d’analyse : aller au bout des sujets, ne pas se précipiter vers la première solution, comprendre l’origine réelle des problèmes.
La communication est pour moi essentielle : elle relie les gens et les fonctions. Travailler en silo, c’est stérile.
Enfin, j’ai appris à former, à transmettre, tout en gardant l’humilité d’apprendre. Il me reste encore des progrès à faire, notamment sur les aspects chiffrés, mais je suis bien entouré.
Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ton nouveau rôle ?
Apprendre, toujours et encore. Et surtout transmettre ce que j’ai reçu.
Je suis là pour accompagner, pour centraliser, pour aider les responsables Supply des différents sites.
Depuis mon arrivée, toutes les usines ont changé de responsable. Mon rôle est aussi de faciliter cette transition, de partager mon expérience, de faire le lien entre les projets France et les réalités terrain.
C’est un rôle transverse, stimulant, qui me permet de contribuer à la dynamique collective tout en gardant une vue d’ensemble.
Si tu devais résumer ton expérience en un mot ou une phrase, ce serait…
« Si nous voulons rester nous-même, il faudra changer sans cesse. L’avenir part d’aujourd’hui, partons avec lui. »
Cette phrase, lue sur les pavés de Bordeaux, m’a marqué. Elle résume bien mon parcours.
J’ai saisi les opportunités, provoqué la chance, toujours essayé d’être une personne sur qui l’on peut compter.
Je ne suis pas plus intelligent que la moyenne, mais j’ai travaillé, j’ai montré, et j’ai été soutenu. C’est ce qui m’a permis d’évoluer.
Quel conseil donnerais-tu à un collègue qui envisage une mobilité interne ?
Ne pas être impatient. Il faut du temps pour acquérir la confiance.
Faire preuve d’humilité, ne pas attendre que tout tombe tout de suite.
Et surtout, ne pas sous-estimer l’importance de la solidité familiale. Sans le soutien de mon épouse et de mes enfants, je n’aurais pas pu faire ce parcours.
Enfin, il faut oser. Passer la tête dans un bureau, exprimer ses envies, provoquer les opportunités. C’est une posture, une attitude. Et ça peut tout changer.